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Adrian PAUL |
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Duncan MacLeod |
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Interview de mars 1996
En exclusivité pour Tvguide, la production de « Highlander » nous ouvre les portes de son plateau. En ce moment, en région parisienne, on tourne les nouveaux épisodes de la série. Pour l'occasion, Adrian Paul, l'interprète du preux chevalier immortel, livre quelques confidences.
La scène se passe devant le Château de Neville, près de Rambouillet, à 50 km de Paris. Au détour d'un muret, Adrian PAUL apparaît, imperturbable. Avec le retard qui sied aux stars.
L'équipe de techniciens l'attend de pied ferme en ce matin glacial de février. Tous ont les bras croisés en signe de réprobation. Adrian allonge le pas en riant. C'est sa manière de s'excuser. Le tournage du 85ème épisode de la série télé « Highlander » peut démarrer.
Derniers raccords : la queue de cheval de jais est lissée, le nez du héros Duncan MacLeod vite repoudré. Dans un sourire qui ne le quitte pas, le réalisateur canadien Charles Wilkinson lance le fatidique « Action ! ». On tourne.
Un épisode en huit jours
A la grille du château, Highlander, le surnom donné à Duncan par les autres immortels a pris place à bord d'une DS noire. Il s'avance lentement sur le gravier de l'allée. Au pied de l'escalier, il stoppe le moteur. Circonspect, il descend lentement du véhicule. Le ciel est gris et bas. La bise soulève son long manteau anthracite dessiné par Smalto. L'immortel écossais monte quatre à quatre les marches du château. Il est sur ses gardes. « Coupez ! »
Le rythme est beaucoup trop lent, on recommence !
Une fois la prise réussie, électriciens, machinos, assistants et chef opérateur s'activent pour mettre en place la scène suivante. Devant une bonne flambée revigorante dans la seule pièce chauffée du château, la blonde Stacy Travis se remémore le texte de Renée, son héroïne. Pas une minute à perdre à raison d'un épisode de quarante-huit minutes mis en boîte en huit jours.
Mythe moderne
En tournage au Canada puis en France, depuis l'été 1995, « Highlander » est une série produite par M6, le Canada et Gaumont Télévision. Le succès au cinéma du héros incarné par Christophe Lambert a fait vendre la série dans 70 pays. Les aventures de cet Ecossais né dans les Highlands en 1592 et retransposé aujourd'hui au XXe siècle, en fait un mythe moderne. « MacLeod lutte contre le mal, mais il ne cherche jamais la violence, précise son interprète Adrian Paul. Il fait passer des messages et enseigne les choses de la vie. En quatre siècles, il a rencontré des personnages historiques, même Picasso ! » A l'heure du déjeuner, Adrian se régale d'un plat de pastasciutta, préparé à son intention. Lui-même cuisine souvent des pâtes à la tomate et aux petits pois. Le matin, pour garder la ligne, il mange une omelette... sans jaunes d'œufs. Le bordeaux, le chocolat et autres douceurs sont réservés pour les grandes occasions.
Adrian réalisateur
Disert, Adrian Paul tente une comparaison avec Highlander : « Lui peut se battre contre des hommes. Mais moi, je ne le ferais jamais. Quand j'étais plus jeune pourtant j'étais agressif, Aujourd'hui, je ne me battrais que si on me cherchait. Au fil des ans, j'ai commencé à faire de MacLeod un personnage plus léger, plus joyeux. »
Depuis longtemps, Adrian Paul aspirait à passer derrière la caméra. En 1995, il a réalisé deux épisodes dont il est resté le héros. « Cela a été très difficile parce que je ne savais pas faire ça. Je devais faire des aller et retour constant sur le plateau. Finalement, le résultat n'était pas si mal que ça ».
Amoureux de la paix
Saviez-vous également qu'Adrian Paul avait un fan-club anglais dénommé « Peace » (paix) ? « Il s'appelle ainsi, confie Adrian, parce qu'on a tous intérêt à la paix. J'ai envie d'offrir à mes fans des solutions de vie. Dans la revue éditée par ce fan-club, les lecteurs apprennent à préserver la nature ».
Mais, pour ses fans, Adrian a également dessiné et commercialisé aux Etats-Unis huit sortes de barrettes pour cheveux et des boucles de ceintures. Le style « Highlander » deviendra-t-il lui aussi légendaire ? Avec un contrat signé jusqu'en 1997 et à raison d'un cachet de 30000 dollars par épisode, l'avenir professionnel d'Adrian Paul est pérennisé, A défaut d'être impénétrables, les voies de l'immortalité sont plutôt agréables.
Certains week-ends, Adrian Paul s'envole pour Rome ou Venise. Parfois, il retourne voir sa famille à Londres. Le soir, après le tournage, il apprend son scénario. « J'ai un coach en Amérique. Je travaille avec lui une heure au téléphone. Les samedis et dimanche, je pratique les arts martiaux »
Télé-Top-Matin - Avec coquetterie, vous avouez être né le 29 mai d'une mystérieuse année, à Londres, d'un père anglais, et d'une mère florentine. Comment se sont connus vos parents ?
Adrian PAUL - Durant la seconde Guerre mondiale, mon père était ingénieur dans l'armée britannique. Il a débarqué en Italie. C'est là qu'il a rencontré ma mère. De retour au pays, il a correspondu avec elle pendant dix ans. Enfin, ils se sont mariés à Londres. Je suis l'aîné de trois garçons. Roberto, Andréa et moi avons appris l'italien avec l'accent toscan de notre mère.
T.-T.-M. - Quel a été votre parcours avant de faire du cinéma à Hollywood ?
A. P. - J'ai toujours beaucoup voyagé après mon bac. Employé de banque, vendeur de voiture et barman, j'ai exercé divers métier. Pendant huit ans, j'ai aussi été top model à Milan, Zurich et Genève. Pour mes 20 ans, ma girl friend de l'époque avait envoyé ma photo dans un concours sans me prévenir, J'ai gagné et participé à quelques pubs. J'ai aussi appris à danser. Un chorégraphe m'a fait démarrer dans les défilés. Puis, j'ai eu l'opportunité de partir quatre mois à New York pour l'agence de mannequins Ford, avant de travailler à Los Angeles. Ce n'est qu'un an plus tard que j'ai commencé à faire l'acteur.
T.-T.-M. - J'imagine que vos parents sont heureux d'avoir un fils célèbre ?
A. P. - Mon père est fier de ce que je fais. Ma mère était très incrédule, pessimiste au début. « Attention de ne pas tomber » m'a-t-elle dit quand je l'ai appelée pour lui annoncer que j'allais incarner Highlander à la télé. Aux Etats-Unis, la série passe sur le câble où elle rencontre un grand succès. Aujourd'hui, elle est aussi fière que mon père. Mais elle veut me convaincre que je peux faire d'autres choses. Je lui réponds que je dois me montrer sérieux dans le monde de la télé, avant de passer au cinéma. Une carrière se fait de manière décidée, suivie.
T.-T.-M. - Pour cette quatrième série, votre femme Meilani ne vous a pas rejoint en France. Est-elle restée à Los Angeles pour tourner ?
A. P. - Oui. En fait nous vivons presque dans deux mondes séparés.
T.-T.-M. - Est-il exact que vous cherchez à vous établir à Paris ?
A. P. - Je n'ai pas encore choisi le pays où m'installer. Peut-être en France, en Italie ou en Espagne. Qui sait ?
Propos recueillis par Viviane Epiney Copyright 1996 Télé-Top-Matin (Suisse)
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